Le dernier hiver d’Agnes
Publié dans le magazine Books n° 48, novembre 2013.
« Il fut un temps où l’on attendait des jeunes auteurs australiens qu’ils écrivent à propos de l’Australie », se souvient le Sydney Morning Herald. Le succès critique et populaire de Burial Rites vient confirmer – si besoin était – que ce temps est révolu. On ne saurait, en effet, imaginer plus éloignée d’Hannah Kent (native d’Adélaïde) que l’héroïne tragique de son premier roman. Aussi brune et ombrageuse que Kent est blonde et lumineuse, Agnes Magnúsdóttir, sa « crinière sauvage domptée par la graisse », le « gris-marron de la crasse incrustée dans ses pores », porte sur elle toute la violence et la beauté de l’Islande. Agnes Magnúsdóttir a vraiment existé. Sa vie s’est déroulée il y a près de deux cents ans dans des fermes perdues au milieu de terres désolées où &...