Le foot avant la mort

Dans le camp de transit de Terezín, que les nazis voulaient « modèle », les prisonniers juifs pouvaient jouer au foot. Et connaître un éphémère retour dans le monde des hommes. Cet épisode peu connu de la guerre est raconté dans un livre magnifique.

Le football est le sport le plus populaire du monde. Il divertit, passionne et envoûte des dizaines de millions de personnes par sa beauté, son énergie, sa finesse. Mais jouer au football à Terezín (1), dans ce qui servit d’antichambre à des camps d’extermination comme Auschwitz-Birkenau, Lublin, Bergen-Belsen et des centaines d’autres, disséminés aux quatre coins de l’Allemagne nazie et de l’Europe occupée ? Eh bien oui, à Terezín, à 62 kilomètres de Prague, on jouait au football. Les Allemands permettaient aux Juifs de s’amuser avant de mourir, afin qu’ils oublient leurs désirs de révolte et leur sort d’êtres vivants déjà traités comme des cadavres. Des équipes de sept joueurs s’affrontaient pendant 70 minutes. Les Allemands, eux, misaient sur les formations comme sur des chevaux ou des lévriers. Des internationaux célèbres comme Pavel Mahrer, du DFC Teplitz allemand, ou Ignác Fischer, du club juif du Hakoah de Vienne, ces joueurs incroyablement brillants qui périrent dans les chambres à gaz, montraient alors l’étendue de leur talent, démentant la théorie allemande des surhommes et des sous-hommes. Les Juifs n’étaient ni des chiens ...
LE LIVRE
LE LIVRE

Le football sous une étoile jaune de František Steiner, Olympia, 2009

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