Le Zimbabwe au vitriol

Une Zimbabwéenne assiste aux funérailles nationales de son ministre de mari. Ironique, elle se souvient de celui qui « a succombé à une longue maladie, pour employer l’une des innombrables expressions présidentielles signifiant ‘‘mort du sida’’ ». « Il y a tant de secrets ici, ajoute-t-elle, […] des secrets que tout le monde connaît mais dont on ne parle jamais ».
Ces secrets, et le poids de la politique de Robert Mugabe sur la vie quotidienne, nourrissent l’œuvre de Petina Gappah, nouveau phénomène littéraire venu d’Afrique. D’une plume acerbe, elle peint dans son recueil de nouvelles, An Elegy for Easterly, l’hypocrisie et la cruauté de la classe dirigeante, mais aussi celle de l’homme ordinaire. Infidélité, sida, corruption… L’auteur, qui vit aujourd’hui en Suisse, n’élude aucun tabou.
Le sort privé de ses personnages a beau être sa « principale préoccupation », note la revue African Writing, son pays figure toujours au premier plan des écrits de Gappah : « J’écris à propos du Zimbabwe et des Zimbabwéens parce que c’est le sujet qui me tient le plus à cœur aujourd’hui », explique-t-elle. « Je navigue ...

LE LIVRE
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Une élégie pour Easterly de Le Zimbabwe au vitriol, Faber and Faber

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