À la fin les années 1970, l’écrivain kényan Ngũgĩ wa Thiong’o est expédié sans procès derrière les barreaux. Son crime ? Avoir écrit et monté une pièce de théâtre sur des paysans spoliés de leurs terres. Le président Daniel arap Moi saisit l’occasion pour envoyer un avertissement aux intellectuels engagés.
À l’isolement dans une prison de haute sécurité, Ngũgĩ wa Thiong’o rédige un roman dans sa langue maternelle, le kikuyu – ce sera le premier jamais écrit dans cette langue. Libéré au bout d’un an, il raconte son incarcération dans
Detained, paru en 1982. L’ouvrage vient d’être réédité dans une version remaniée sous le titre
Wrestling With the Devil. « Il offre une nouvelle image du prisonnier politique qui apparaît non comme une figure coupée de la société mais comme le membre d’un collectif historique unique en son genre, forgé par l’inlassable solidarité des détenus à travers les âges », écrit l’universitaire Zain R. Mian dans le magazine panafricain en ligne
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