Les Arabes israéliens, « l’ennemi de l’intérieur »

On en parle peu, mais les Arabes citoyens d’Israël représentent 20 % de la population, et sont perçus par la droite comme une menace. Des analystes de gauche soutiennent qu’il faut réduire les iniquités dont ils sont victimes, faute de quoi un « bain de sang » risque de se produire. De là à parler de « bombe démographique »…

Les Juifs israéliens les appellent les Arabes israéliens, eux préfèrent se nommer citoyens palestiniens d’Israël. Ils sont les descendants des quelque 160 000 Arabes qui ont survécu à la guerre de 1948 et qui, résistant aux pressions du nouvel État, ont préféré rester. Ils sont aujourd’hui un million et demi et représentent 20 % de la population du pays (16,5 % si l’on exclut les 260 000 d’entre eux qui vivent à Jérusalem-Est). On compte en leur sein 9 % de chrétiens et 9 % de druzes. Une partie de la droite israélienne les considère comme l’« ennemi de l’intérieur » et certains ont proposé de les transférer en Cisjordanie [lire l’article de Noah Millman p. 32]. En 2003, Benyamin Netanyahou évoqua une « bombe démographique ». L’historien de gauche Benny Morris lui fit écho l’année suivante, parlant d’une « bombe à retardement ». Dans leur livre « Le conflit intérieur », deux universitaires juifs américains y voient une question cruciale, négligée par la communauté internationale et ignorée dans les négociations. À les lire, « le traitement inéquitable réservé par Israël à sa minorité arabe est aussi problématique pour l’avenir ...
LE LIVRE
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Les Palestiniens d’Israël : Le conflit intérieur de Les Arabes israéliens, « l’ennemi de l’intérieur », Cambridge University Press

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