Les héros contre la démocratie

«Malheureux les peuples qui ont besoin de héros. » C’est en citant Brecht que le sociologue Juan José Sebreli entame son analyse critique de la dimension populiste des mythes et légendes de la société argentine contemporaine. « Gardel incarne le tango, résume Magdalena Faillace dans le quotidien Clarín. Evita [Peron] la passion de la vie, une vie brève mais intense, dévouée aux pauvres; elle symbolise le droit d’avoir des droits. Quant au Che, symbole d’une génération marquée par la théologie de la libération, il incarne aux yeux de toute la jeunesse de la Terre la révolte contre l’injustice, le désir de changer le monde. Enfin Maradona, c’est la passion pour le football, un sport qui fait la fierté nationale, qui rassemble riches et pauvres. Voilà quelles sont les quatre figures qui symbolisent à elles seules l’identité argentine aux yeux du monde. » Pour Juan José Sebreli, ce culte des héros caractérise l’une des pathologies propres non seulement à l’Argentine, mais à l’Amérique latine dans son ensemble. C’est « ...

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