Les liaisons dangereuses de l’extrême gauche allemande
Publié dans le magazine Books n° 14, juillet-août 2010.
L’anticapitalisme et la cause palestinienne ont fait renouer les radicaux des années 1960 avec l’antisémitisme.
Un matin de 1969, veille de la commémoration de la Nuit de Cristal, une bombe artisanale fut découverte dans un centre communautaire juif de Berlin. « Ce qui différenciait cette tentative d’attentat de toutes les attaques antisémites commises en Allemagne depuis la fin de la guerre, c’est qu’elle n’était pas l’œuvre d’un groupe d’extrême droite, mais d’un mouvement d’extrême gauche », relate Ben Quinn dans l’hebdomadaire juif américain Forward. Le nazisme n’aurait-il pas dû vacciner la gauche allemande contre toute forme d’antisémitisme ? C’est cette énigme que le journaliste Hans Kundnani tente de percer dans un ouvrage unanimement salué par la critique anglo-saxonne ; où il décortique le cheminement complexe de la pensée radicale allemande.
Dans les années 1960, une partie des penseurs marxistes de l’école de Francfort développe la thèse selon laquelle le fascisme était une excroissance du capitalisme. Les étudiants d’extrême gauche vont pousser cette idée à son terme, en voyant « la République fédérale non comme une démocratie imparfaite, mais comme un embryon d’État fasciste », explique David Aaronovitch, ...
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