Les opérations secrètes de l’Etat hébreu
« Depuis la Seconde Guerre mondiale, Israël a assassiné plus de personnes que n’importe quel autre pays occidental », affirme le journaliste israélien Ronen Bergman dans Rise and Kill First. Spécialiste de la sécurité nationale pour le quotidien Yedioth Ahronoth, il décrit la politique d’assassinats ciblés menée par les services de renseignements israéliens depuis plus d’un demi-siècle. « D’un côté, tout ce qui concerne le renseignement et la sécurité nationale est classé top secret. De l’autre, tout le monde veut parler de ce qu’il a fait », écrit-il.
Et malgré la censure, il raconte nombre d’opérations avec force détails : du meurtre d’un serveur marocain en Norvège confondu avec l’un des preneurs d’otage de Munich à l’assassinat du co-fondateur de l’OLP Wadie Haddad à l’aide de son dentifrice. « Beaucoup des histoires racontées par Bergman ne sont pas nouvelles, mais il ajoute des détails éclairants. Au bout d’un moment, ces comptes-rendus finissent cependant par se mélanger et les chapitres se transforment en un interminable rapport de police », regrette Glenn Frankel dans le Washington Post.
Selon Bergman, ces assassinats ont fini par former l’essentiel de la défense du pays et ont été efficaces à certains moments, notamment lors de la Seconde intifada. Mais « comme Israël l’a appris à de nombreuses reprises, tempère-t-il, il est très difficile de savoir comment évoluera l’histoire après qu’un de ses protagonistes a reçu une balle dans la tête ».
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