Les rêves perdus des jeunes Indiens
Un humain sur douze est un jeune Indien. La moitié de la population indienne a moins de 25 ans. « Et si dans son livre Dreamers, la journaliste Snigdha Poonam cède parfois à l’hyperbole, elle entrevoit clairement les défis posés par cette population », écrit Jason Burke dans le Guardian. Près de 98% de ces jeunes ne sont pas formés. Dans les dix ans à venir, l’Inde devra construire 1000 universités et 50 000 facultés, et faire en sorte que 117 millions de personnes trouvent un emploi. En 2016, 19 000 jeunes, dont plusieurs dotés d’un MBA, se sont portés candidat pour 119 postes de cantonnier.
« Dreamers n’est pas un livre plein d’espoir », note Sonia Faleiro dans le Financial Times. Les portraits réalisés par Poonam dessinent « la génération la plus désespérée depuis l’Indépendance ». Ces jeunes entrent dans l’âge adulte avec les valeurs de leur grands-parents (conservateurs et religieux) et les ambitions d’un ado américain (l’argent et la gloire). Le gouvernement de Narendra Modi joue de leur frustration, de leur besoin de trouver leur place dans la société pour alimenter les divisions et asseoir sa vision d’une « Inde pure ».
A lire aussi dans Books : « L’Inde devient une démocratie illibérale », novembre 2015.