L’homme qui voulait mourir sur le bûcher

Faut-il autoriser la crémation en plein air en Angleterre, comme l’exige la tradition funéraire hindoue et sikhe ? La loi l’interdit depuis 1902, mais le gouvernement a toujours composé, au gré des enjeux politiques du moment. La récente demande d’un Indien de Newcastle révèle que le débat porte aujourd’hui moins sur la religion que sur la définition du multiculturalisme et des droits de l’homme, le respect de l’environnement et des règles d’hygiène. Il divise la communauté hindoue elle-même.

Davender Ghai est un vieux monsieur malade de 70 ans, qui a pour dernière volonté d’être incinéré après sa mort. Seulement, ce sikh de Newcastle désire que son corps soit brûlé en plein air, refusant que sa dépouille soit réduite en cendres par l’électricité ou par le gaz dans un crématorium agréé. Un souhait tout simple… Si ce n’était expressément interdit par la loi britannique, qui autorise les seuls lieux de crémation en dur. Par sa revendication, le vieil homme a donc ravivé une controverse récurrente en Grande-Bretagne depuis la Première Guerre mondiale. L’histoire dont il est ici question commence au début de l’été 2006, quand le corps d’un immigré indien est repêché dans un canal près de Slough, à l’ouest de Londres. Le cadavre méconnaissable ne peut être identifié, mais la police trouve un téléphone portable dans la poche du pantalon, et réussit à récupérer le dernier appel émis depuis l’appareil. Il a été passé à la Société pour l’amitié anglo-asiatique, basée à Newcastle, dont le fondateur est précisément Davender Ghai. ...
LE LIVRE
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Encyclopédie de la crémation de Lewis H. Mates et Douglas James Davies, Ashgate

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