Art

Les nabis, aventuriers du Kodak

Plonger dans l’album de famille des postimpressionnistes, improbables pionniers de la photo amateur, ce n’est pas seulement s’inviter dans le quotidien d’Édouard Vuillard ou de Maurice Denis. C’est aussi comprendre à quel point l’invention du Kodak a accompagné la vision de ces peintres au début du XXe siècle. Et bousculé le rapport de l’art au réel et au temps.

Elizabeth Easton l’affirme à juste titre dans l’introduction de Snapshot : l’invention de l’appareil photo amateur et la manière dont on s’en servit à l’époque nous concernent au plus haut point en ce début de XXIe siècle. Le bouleversement technologique vécu par les utilisateurs d’un Kodak aux alentours de 1900 ne préfigure-t-il pas à bien des égards la révolution de la communication engendrée par le numérique ? Instantané, portatif, bon marché et facile à manipuler, l’appareil permettait à tout un chacun de se faire créateur d’images. C’est ainsi qu’a commencé de s’effacer la frontière entre les artistes et leur public, aujour­d’hui plus érodée encore. Composé de textes signés de spécialistes tels Todd Gustavson, Michel Frizot et Clément Chéroux, Snapshot explore le lien entre les peintures et les photos amateurs réalisées par les nabis et d’autres artistes postimpressionnistes (1). Et interroge la relation entre cette nouvelle civilisation visuelle et les créations des artistes qui vivaient en son sein. On ne saurait résumer ladite relation en deux mots ; et il est tout à l’...
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Instantané de Les nabis, aventuriers du Kodak, Yale University Press

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