Lupin, pas si gentleman

Le modèle du héros de Maurice Leblanc était en réalité un révolutionnaire. Issu d’un milieu populaire de Marseille, initié tôt aux rigueurs de l’existence, il signait ses vols « Attila » et reversait 10 % de son butin au mouvement anarchiste. Pendant son procès, il tint tête à ses juges.

Juin 1899, casino de Monte-Carlo : d’élégants messieurs et des femmes arborant leurs bijoux se pressent autour de la roulette. Les mises tombent. Le croupier lance la bille lorsque, devant lui, à ce moment précis, un jeune homme aux habits sombres s’écroule sur le sol. Il devient bleu, en proie à de violentes convulsions, la bave coule de sa bouche. Passés les premiers instants de surprise, plusieurs personnes dans l’assistance lui viennent en aide, les autres s’approchent, intriguées. Mais le garçon continue de trembler : il est transporté chez le médecin, où il reprend peu à peu ses esprits. Dans l’intervalle, quelqu’un a profité de la distraction générale pour faire main basse sur les mises posées sur le tapis vert et a filé en douce. L’épileptique présumé jouait la comédie, laissant son complice profiter de la situation. Le simulateur, la vingtaine à peine, n’en est qu’aux débuts de sa foudroyante carrière criminelle : en trois ans seulement, il comptabilise 156 coups à son actif. Cambrioleur expérimenté, inventeur de crochets à coffre-fort sophistiqués, extrêmement doué pour le déguisement, bonimenteur brillant, il peut compter sur le soutien ...
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Alexandre Jacob, l’honnête cambrioleur de Lupin, pas si gentleman, Atelier création libertaire

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