Le mage du Paris fin de siècle

Personnage au narcissisme insensé, pétri d’occultisme, Joséphin Péladan a exercé une influence considérable sur les artistes de son temps.


© Musée des beaux-arts, Nîmes

Portrait du Grand Maître de la Rose † Croix en habit de chœur, Joséphin Péladan, détail, huile sur toile de Jean Delville (1895).

En 1895, le peintre symboliste belge Jean Delville exposa à Paris, au Salon de la Rose † Croix, un portrait de son maître à penser, ­Joséphin ­Péladan. Vêtu d’une robe de prêtre immaculée, le ­regard exalté, un doigt vers le ciel, l’autre main ­tenant sur sa poitrine un rouleau doré, le mage arbore une barbe à deux pointes et une énorme ­tignasse sombre. Comme d’autres peintres spiritualistes, Delville exposait aux Salons de la Rose † Croix depuis leur création par Péladan en 1892. Sous l’influence du mage, comme il le raconte dans son autobiographie, il était venu habiter à Paris, quai de Bourbon, où il fréquentait d’autres rosicruciens. En 1893, il fit les décors de Babylone, une tragédie en quatre actes de Péladan jouée dans le théâtre installé dans le Salon de la Rose † Croix. Cette même année, Verlaine ­assista à une conférence du mage à La Haye. Il raconte : « Nos yeux tombent sur deux affiches (les mêmes) étonnantes représentant de grandeur demi-­nature, le Sâr Péladan en robe monacale, les yeux baissés, sa crinière et sa barbe légendaires aspirant, ...
LE LIVRE
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Le Vice suprême de Joséphin Péladan, Éditions des autres, 1979

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