Elle a presque quarante ans de plus que lui, elle est normande, lui vosgien, et pourtant la presse espagnole les rapproche. C’est que dans leurs romans « apparaissent les symptômes du malaise qui a finalement éclaté avec la crise des Gilets jaunes, observe Marc Bassets, le correspondant à Paris du quotidien
El País. Ils donnent à voir les déclassés, la France des marges ». Dans le même quotidien, le critique Javier Aparicio Maydeu décrit ainsi
Leurs enfants après eux, qui valut à Mathieu le Goncourt 2018 et a été traduit l’an dernier en espagnol : « Fresque sociale […], portrait esquissé de ceux qui se trouvent en périphérie de l’État-providence, des misérables qui ne savent pas qui est Victor Hugo, du côté obscur de
la grandeur de la France. » Cette France des laissés-pour-compte, que Nicolas Mathieu ancre dans le pays des hauts-fourneaux, est aussi au cœur des livres d’Annie Ernaux, poursuit Marc Bassets : « Dans ses courts romans autobiographiques, elle dépeint cette autre France : celle de ceux d’en bas, celle de sa famille de la Normandie rurale et de la banlieue parisienne sans charme. »
...