Mère courage à Dacca

En narrant dans son journal le quotidien de la guerre d’indépendance, qui lui a pris un fils, Jahanara Imam est devenue l’un des symboles les plus puissants de la jeune nation bangladaise.

Jahanara Imam est une icône singulière : jamais elle n’a pris les armes, ni brigué de hautes fonctions politiques dans son pays, le Bangladesh. Pourtant, son portrait géant a dominé durant plusieurs semaines la place Shahbag, au centre de Dacca, où s’étaient rassemblés début 2013 des milliers de manifestants. Objet de leurs protestations : la condamnation trop clémente à leurs yeux de l’un des hommes qui ont collaboré avec l’armée pakistanaise pendant la guerre d’indépendance de 1971, qui s’est soldée par 300 000 à 500 000 morts et a donné lieu à d’innombrables atrocités. « Symbole national de justice et de sagesse », selon le journaliste et romancier anglais Philip Hensher, Jahanara Imam avait lancé, avant de mourir d’un cancer en 1994, une vaste campagne visant à faire traduire en justice les criminels de guerre. La ferveur que continue de susciter cette femme a pour origine le journal qu’elle a tenu de mars à décembre 1971 (de la déclaration d’indépendance à la fin du conflit indo-pakistanais), paru quinze ans plus tard sous le titre Ekattorer Dinguli (« Jours de 71 »). « Bestseller dès sa publication, le livre continue d’être lu par tout le monde ...
LE LIVRE
LE LIVRE

De sang et de feu de Mère courage à Dacca, The University Press (Dacca)

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire