Mes sorciers bien-aimés

Au tournant du XVIIe siècle, la Lorraine connut l’une de plus féroces chasses aux sorcières d’Europe. Méticuleusement analysées, les archives de plus de quatre cents procès en sorcellerie révèlent l’omniprésence de ces êtres, mi-envoûteurs mi-guérisseurs, dans la vie et l’imaginaire des villageois.

Le duché de Lorraine, à l’aube de l’époque moderne, pouvait difficilement passer pour un État faible. Il n’en était pas fort pour autant. Dépourvu de véritable intégrité territoriale, desservi par une situation géographique malheureuse, il manquait de ressources. Ses dirigeants devaient manœuvrer avec prudence pour asseoir leur pouvoir. Or la stabilité et la modeste prospérité qu’ils finirent par instaurer furent brusquement anéanties par la guerre de Trente Ans, qui déchira l’Europe entre 1618 et 1648. Ils trouvèrent cependant le moyen de créer certains des documents historiques les plus extraordinaires que comptent les archives européennes : les dossiers d’abord soumis chaque année à la Chambre des comptes par les prévôts de la cinquantaine de districts administratifs du territoire, puis classés et enfermés dans l’une des tours du palais ducal de Nancy. Un système mis en place par Thierry Alix, président de la Chambre à la fin du XVIe siècle, un obsédé de la conservation des textes. Parmi ces papiers, qui se trouvent aujourd’hui aux archives de la Meurthe-et-Moselle, figurent les minutes complètes de près de quatre cents ...
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Les sorcières et sorciers de Lorraine de Mes sorciers bien-aimés, Oxford University Press

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BOOKS n°123

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