L’abri

Un enfant raconte la guerre en sous-sol, depuis la cave où un groupe de voisins déverse les rancœurs, les jalousies et les émotions accumulées au fil des jours. Huis clos.

La guerre vibrait alors dans le ciel et sur la terre ; et, dans la petite ville, tout le monde s’affolait quand les sirènes hurlaient ou que le vrombissement des avions se faisait entendre très haut, au-dessus des toits. C’était la guerre, et la vie humaine, à cette époque, ne valait pas bien cher. On la tenait en piètre estime et personne ne demandait s’il y avait dans la ville des objectifs militaires, si elle était considérée comme un site industriel ou un important nœud de communications. Ces choses-là comptaient peu dès que les avions fondaient sur la ville, et avec eux la guerre et avec la guerre la mort. Les sirènes des usines et les cloches des campaniles devenaient folles, hurlant ou sonnant à toute volée jusqu’à ce que les avions lâchent leur cargaison mortifère et que les explosions des bombes étouffent les sirènes et les cloches, et la mitraille ouvrait alors des trous dans l’architecture uniforme de la ville. Quand la Virago me regardait fixement dans les yeux, lorsque dans l’abri on disait ces choses atroces sur les planqués et les mères ...
LE LIVRE
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Des parts de guerre de L’abri, Éditions RBA, Madrid

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