«  Ni la prohibition, ni la légalisation ! »

Si la politique répressive en matière de drogues a échoué, prôner leur « légalisation » n’est pas moins irresponsable. Pour sortir du choc paralysant entre deux positions extrêmes, il est nécessaire d’envisager et d’expérimenter d’autres approches.

Books : Dans Le Livre noir de l’économie mondiale, publié en France en 2007, vous étudiez le développement sans précédent des activités liées au trafic illicite de marchandises à la faveur de la mondialisation. En quoi l’ouverture des marchés a-t-elle favorisé le trafic de drogues ?

Moisés Naím : Il y a une première chose importante à comprendre : tous les trafics illicites sont liés, qu’il s’agisse du trafic de drogues, d’êtres humains, de contrefaçons, d’armes, etc. Nous sommes habitués à analyser les commerces illicites selon des lignes de produits. Mais les trafiquants passent d’un produit à l’autre selon les opportunités économiques. Nous devons une fois pour toutes nous débarrasser de l’illusion que les différents commerces illicites peuvent être séparés. Bien sûr, le commerce clandestin est séculaire, mais force est de constater qu’il est en pleine expansion depuis les années 1990. Et ce en raison d’une conjonction de facteurs qui ont tous à voir avec la mondialisation : la fin de la guerre froide et les changements politiques qui ...
LE LIVRE
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Le Livre noir de l’économie mondiale. Contrebandiers, trafiquants et faussaires de «  Ni la prohibition, ni la légalisation ! », Grasset

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