Nous sommes tous des mangeurs d’enfants

En se penchant sur la légende du meurtre de Simon de Trente, l’Israélien Ariel Toaff en souligne la vraisemblance. C’est un tollé. Et une occasion, pour Umberto Eco, d’examiner une phobie universellement partagée.



La Chronique de Nuremberg
(qui raconte les principaux événements de l’histoire du monde, de la création à 1493) contient une gravure dédiée au martyre de Simon, l’enfant assassiné pour des raisons rituelles par des Juifs, à Trente, et devenu l’objet d’un culte populaire jusqu’à ce que Paul VI décide en 1965 qu’il s’agissait d’une pure légende. Vient de paraître un livre (écrit par un Israélien) démontrant que cette affaire n’est pas dénuée de fondement ; naturellement, un vaste débat s’en est ensuivi.
Je déclare d’emblée que je n’ai pas la compétence pour vérifier la fiabilité des sources utilisées par l’auteur, et que la question ne me tourmente pas particulièrement : au long des siècles, des personnages relevant davantage de l’histoire de la psychiatrie que de l’histoire des religions se sont voués à des cultes plus ou moins sataniques. Il n’est donc pas invraisemblable qu’il ait existé des fous criminels juifs, tout comme il existe des fous criminels italiens, français ou maliens. Ce qui m’inté...
LE LIVRE
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Pâques de sang. Les Juifs d’Europe et les meurtres rituels de Nous sommes tous des mangeurs d’enfants, Il Mulino

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