Pasternak, le Nobel de la CIA

En 1958, au cœur de la guerre froide, l’écrivain russe reçoit le plus prestigieux des prix littéraires. Grâce aux bons soins prodigués par la CIA au Docteur Jivago, révèle un nouveau livre russe sur « l’affaire ».

Une des affaires littéraires les plus passionnantes du XXe siècle, la publication en russe du Docteur Jivago, est peut-être enfin éclaircie, grâce à l’essai que lui consacre aujourd’hui Ivan Tolstoï, « Le roman blanchi de Pasternak, “Le Docteur Jivago entre CIA et KGB” ».

Poète et écrivain très connu en Union soviétique depuis les années 1920, Boris Pasternak avait soumis à la célèbre revue littéraire Novyj Mir, après la mort de Staline [1953], le manuscrit de son unique roman, Le Docteur Jivago. Ce récit, une histoire de la révolution bolchevique très éloignée des canons du réalisme socialiste, avait laissé perplexes certains membres du comité de lecture. Il fut rangé dans un tiroir : il n’y avait pas de veto officiel, mais la réponse se faisait attendre.

En 1956, un militant du Parti communiste italien, Sergio D’Angelo, envoyé à Moscou pour collaborer à la radio internationale, apprend l’existence du texte et le fait parvenir à son ami Giangiacomo Feltrinelli, jeune éditeur talentueux en quête de bestsellers. Celui-ci comprend aussitôt qu’il tient là un ...

LE LIVRE
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Le roman blanchi de Pasternak. « Le Docteur Jivago » entre CIA et KGB de Pasternak, le Nobel de la CIA, Vremia

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