Petit singe décharné

La photo est célèbre : on y voit les philosophes Paul Rée et Frédéric Nietzsche feignant de traîner une carriole sur laquelle se tient Lou Andreas-Salomé, le fouet à la main… On sait que les deux hommes, transis d’amour, la demandèrent successivement en mariage et furent l’un comme l’autre éconduits. On sait moins que Nietzsche, qui, avant sa déconvenue, disait de la belle Lou qu’elle avait « la perspicacité de l’aigle et le courage du lion », se répandit alors en diatribes amères. Décidément très porté sur les métaphores animales, il traita la cruelle de « petit singe décharné sale et nauséabond, avec ses faux seins ». Comme le rappelle la Süddeutsche Zeitung à l’occasion de la sortie d’une nouvelle biographie, Lou Andreas-Salomé « ne perdit sa virginité qu’à 36 ans avec le jeune Rainer Maria Rilke, de quinze ans son cadet ». Et l’heureux poète fut peut-être le seul homme qu’elle ait jamais connu car, si elle épousa l’orientaliste Friedrich Carl Andreas, ce fut à une condition : ne jamais partager son lit !

LE LIVRE
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Lou Andreas-Salomé. Le moi, étincelle douce-amère de Petit singe décharné, Propyläen

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