Les liens entre les Italiens et la bicyclette sont si forts qu’on pourrait « raconter l’histoire de l’Italie à travers les pièces détachées d’un vélo », plaisantait Gianni Brera, célèbre journaliste sportif transalpin.
Stefano Pivato l’a pris au mot. Dans
Storia sociale della bicicletta, ce professeur d’histoire contemporaine présente une riche « mosaïque de personnages, d’analyses sociologiques et d’anecdotes amusantes », estime Gian Antonio Stella dans le quotidien
Corriere della Sera. Dès sa naissance, la bicyclette est considérée en Italie comme un vecteur de subversion et de désordre, « dangereuse manifestation d’une modernité bouleversant les rassurantes certitudes du siècle écoulé, analyse Giovanni De Luna dans le quotidien
La Stampa. Son dynamisme et sa vitesse sont considérés comme un attentat à la bienséance. » On dissuade donc les femmes d’enfourcher un vélo pour des raisons de pudeur ; l’Église empêche les prêtres de monter sur cette « œuvre diabolique » pour sillonner leur paroisse ; le Congrès de la jeunesse socialiste interdit à ...