Markus Gabriel : « Il faut réhabiliter l’immatériel »

Dans un ouvrage à grand retentissement en Allemagne, un jeune prodige de la philosophie propose un nouveau système. La prétention actuelle des scientifiques à appréhender l’ensemble du réel nie dangereusement la dimension spirituelle de l’homme.

  Né en 1980, Markus Gabriel est devenu en 2009 le plus jeune titulaire d’une chaire de philosophie d’Allemagne. Il enseigne à l’université de Bonn.    À vous lire, Spinoza s’est trompé, Descartes a raconté n’importe quoi, Leibniz n’est pas allé jusqu’au bout de sa démarche… Des jugements aussi catégoriques sont inhabituels de nos jours dans un ouvrage de philosophie. Quelle mouche vous a piqué ? Idolâtrer les grands penseurs morts, comme on le fait dans de nombreuses universités européennes, est absurde. C’est ce que le philosophe américain Lewis Gordon appelle la « théodicée du texte » (1) : on considère que les auteurs classiques ne peuvent pas se tromper, que, lorsque leurs écrits n’ont aucun sens, la faute nous incombe à nous autres, pauvres mortels, incapables de les comprendre… La philosophie ne saurait se résumer à son histoire.   Vous proposez donc tout bonnement un nouveau système ! Effectivement, je développe un nouveau système philosophique, au sens traditionnel du terme. J’envisage mon travail comme une tentative de redorer le blason de la discipline. Je ne suis pas le ...
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Pourquoi le monde n’existe pas de Markus Gabriel : « Il faut réhabiliter l’immatériel », JC Lattès

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