Pluton, in memoriam
Publié dans le magazine Books n° 22, mai 2011.
Le 24 août 2006 est à marquer d’une pierre noire dans l’histoire de Pluton : l’Union astronomique internationale l’a ce jour-là officiellement rayée de la liste des planètes du système solaire et rétrogradée au rang de « planète naine »...
Le 24 août 2006 est à marquer d’une pierre noire dans l’histoire de Pluton : l’Union astronomique internationale l’a ce jour-là officiellement rayée de la liste des planètes du système solaire et rétrogradée au rang de « planète naine » : un corps gravitant autour d’une étoile, mais incapable de “nettoyer” son orbite encombrée de débris. Le statut de Pluton était depuis longtemps menacé : sa taille s’était révélée bien inférieure aux premières estimations. Et « son orbite bizarrement inclinée, allongée, ainsi que sa constitution glacée en avaient fait tiquer plus d’un », précise la revue Nature.
Le coup de grâce est venu de l’astronome américain Mike Brown. Son but était pourtant de découvrir des planètes, « pas d’en tuer », assure-t-il dans ce livre que le Wall Street Journal juge « lucide et accessible ». Mais lorsqu’il identifia un satellite encore plus éloigné que Pluton du Soleil, et de taille apparemment supérieure, il fallut trancher : si Eris (c’est son nom), n’était pas une planète, alors Pluton non plus ; et si elle l’était, la porte était ouverte à une multitude d’autres candidates qu’il aurait été absurde, selon lui, de considérer comme des planètes à part entière. Brown se résolut donc à plaider contre Pluton et « sa » propre « planète ».