Poli comme un Anglais

Passés maîtres dans l’art de l’euphémisme, les Britanniques ont développé une forme toute particulière de politesse. Un patrimoine aujourd’hui menacé ?

L’étiquette, celle qui régit les bonnes manières, n’est pas autre chose qu’une petite éthique. Henry Hitchings avait déjà écrit des choses magnifiques sur la langue anglaise (dans des livres comme The Language Wars et The Secret Life of Words), et il étudie dans ce nouvel ouvrage les liens étroits unissant langage, mœurs et moralité. Nous autres Anglais, nous évitons le langage fleuri et avons recours à d’innombrables faux-fuyants et circonlocutions qui nous paraissent polis, mais que les autres habitants de la planète trouvent atrocement vagues. Nous disons « vraisemblablement », « probablement », « possiblement » et « peut-être », termes courtois car point trop catégoriques. Mais, comme le souligne Hitchings, la politesse peut aussi devenir un moyen d’affirmer une supériorité sociale, et une politesse glaciale exagérée peut se révéler une arme fort tranchante. Les Anglais cultivent l’euphémisme, cet understatement employé pour la première fois en 1799, d’après l’Oxford English Dictionary, mais aussi l’une des caractéristiques de la poésie anglo-saxonne. En général, ils évitent le franc-parler, à l’exception du duc d’Édimbourg, qui dé...
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Désolé ! Les Anglais et les bonnes manières de Poli comme un Anglais, John Murray

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