Pourquoi il faut se méfier des géants du Web
« Comment quelque chose d’aussi prometteur a-t-il pu tourner aussi mal ? », s’interroge Jonathan Taplin à propos d’Internet. Dans Move Fast and Break Things, ce professeur de l’école de Communication et Journalisme de Californie soutient que l’économie et la politique de nos sociétés contemporaines sont de plus en plus façonnées par de grandes entreprises comme Google, Amazon et Facebook.
Ces trois groupes peuvent être définis, selon les termes de l’économie classique, comme des monopoles. Ils génèrent tellement de bénéfices qu’ils peuvent se permettre de racheter la concurrence, nuisant ainsi à l’innovation et lésant le consommateur. « Amazon prélève 53 centimes sur chaque dollar que les Américains dépensent en ligne », rappelle John Arlidge dans The Sunday Times.
Plus alarmant encore est le constat que fait l’auteur de l’imbrication de ces grands groupes dans la politique. Beaucoup d’entre nous s’informent de l’actualité via Facebook, or ce site n’a pas d’intérêt à s’assurer de la qualité du contenu, mais plutôt de sa capacité à générer des revenus, grâce à la publicité. Jonathan Taplin cite également une étude qui montre que le moteur de recherche Google est tellement utilisé, qu’en manipulant ses résultats on pourrait influencer entre 20 et 80 % des votes des indécis.
A lire aussi dans Books : La manipulation du big data, novembre/décembre 2017.