Quand j’avais 10 ans, j’ai cassé le mur de Berlin

« La nuit où le Mur est tombé, j’ai écrit dans mon journal : “10 novembre 1989. Quand j’ai vu à la télévision que le Mur s’ouvrait, j’ai couru chercher mon album de timbres.” » L’histoire allait enfin donner raison à l’auteur qui, enfant, s’était entêté à ranger les timbres de l’Allemagne de l’Est avec ceux de l’Allemagne de l’Ouest. Mais le bougre avait ses raisons. En 1964, à la télé, il l’avait bien vu : aux JO de Tokyo, il n’y avait qu’une seule équipe allemande ! « Tu délires », lui répond son ami journaliste.


«Dans dix ans, on me demandera si je me rappelle où j’ai passé cette nuit. Je dois absolument m’en souvenir : ici ! On me demandera aussi ce que j’ai fait. Je n’ai pas le droit d’oublier : ça ! » La suite des événements n’allait pas tout à fait confirmer ce que j’avais écrit dans mon journal dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989. Car dix ans après, en novembre 1999, l’idée d’entrer bientôt dans un nouveau siècle avait mis l’Allemagne dans un tel état d’excitation qu’elle avait presque supplanté la commémoration du dixième anniversaire de la chute du mur de Berlin. Les médias ne s’intéressaient pas à de pathétiques réminiscences de l’effondrement de la RDA, mais à de fébriles spéculations sur l’effondrement de l’ensemble des ordinateurs. Le problème avait pour nom « Y2K », cette abréviation désignait le risque que le passage à l’an 2000 (équivalent, pour les ordinateurs, à la combinaison de chiffres 00, synonyme de néant) fasse exploser le monde, toujours plus dépendant de l’informatique, ainsi qu’Internet et les avions, ou pire encore, la ...
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La Nuit où le Mur est tombé

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