Quatre idées politiquement incorrectes sur le vote
Publié le 23 mars 2015. Par la rédaction de Books.
Nous sommes des électeurs ignorants. 10 % seulement des électeurs sont bien informés et dotés d’une vision politique cohérente, selon les études du politologue américain Philip Converse. En 1992, 15 % des Américains seulement savaient que les deux candidats à la présidentielle (George Bush et Bill Clinton) étaient favorables à la peine de mort – mais 86 % connaissaient le nom du chien de Bush.
Nos choix sont biaisés. Le psychologue et Nobel d’économie Daniel Kahneman a montré que nos décisions découlaient de travers inconscients. Parmi eux, le « biais de confirmation », notre tendance à rechercher les informations qui accréditent ce que nous pensons déjà.
Nous ne votons pas pour de bonnes raisons. En 2008, une chercheuse de l’université Pompeu Fabra de Barcelone montrait que la possibilité de voter par correspondance en Suisse avait conduit à l’augmentation de l’abstention. La raison ? La disparition de la pression sociale, qui pousse de nombreux électeurs à voter pour être vus en train de le faire.
Nous marchons à l’émotion. « Le cerveau politique est un cerveau émotionnel », écrit le professeur de psychiatrie Drew Westen dans The Political Brain. Chez la plupart d’entre nous, le cortex frontal (le cerveau de la réflexion) est peu sollicité dans le choix de tel ou tel candidat.
En savoir plus : Des idées développées, discutées et critiquées dans le dossier de Books (avril 2012), « Pourquoi voter ? »