Que la lumière (artificielle) soit !

Il était une fois, il y a 40 000 ans, des hommes dans une grotte. C’est ainsi que débute l’histoire de la lumière artificielle contée par Jane Brox. À Lascaux, où l’on a retrouvé des peintures vieilles de plus de 18 000 ans, nos ancêtres fabriquaient des lampes avec des pierres évidées remplies de graisse animale. Brox nous offre une histoire complète de la relation de l’homme à la lumière, depuis ces lampes à graisse animale jusqu’aux diodes électroluminescentes (les LED).

Il était une fois, il y a 40 000 ans, des hommes dans une grotte. C’est ainsi que débute l’histoire de la lumière artificielle contée par Jane Brox. À Lascaux, où l’on a retrouvé des peintures vieilles de plus de 18 000 ans, nos ancêtres fabriquaient des lampes avec des pierres évidées remplies de graisse animale. Brox nous offre une histoire complète de la relation de l’homme à la lumière, depuis ces lampes à graisse animale jusqu’aux diodes électroluminescentes (les LED). Elle entend montrer comment la lumière artificielle a changé nos vies. Au départ, nous dépendions des animaux, des lucioles en cage, ou bien de l’huile de baleine (source de lumière tellement prisée que les chasseurs ont failli faire disparaître plusieurs espèces). Les premiers mineurs se servaient de poissons phosphorescents pour éclairer leurs tunnels souterrains. Au départ, les flammes brillaient mal, avec une épaisse fumée odorante et exigeaient une surveillance constante. Puis est apparu le gaz, suivi du kérosène, et la lumière, partie du foyer, a envahi les rues des villes et les usines, permettant à l’homme de travailler même la nuit. Pour Max Ross du New York Times, loin d’être seulement un inventaire technique, Brilliant aborde aussi les « relations de race, les luttes de classes et l’exode rural nés du réseau électrique ». Car l’éclairage « ne sépare pas que l’ombre de la lumière, mais aussi les pauvres des riches ». Au XVe siècle une livre de chandelle coûtait la moitié du salaire quotidien d’un travailleur. Dans les années 1930, alors que l’électricité se déployait dans les villes américaines, les quartiers peuplés d’immigrés et d’Afro-Américains « restaient inexorablement dans le noir », rappelle Brox. Aujourd’hui encore, les pays riches et pauvres se distinguent facilement sur les images satellites : les pays les plus riches sont les plus clairs. En conclusion de son livre, l’auteure lance un appel pour une diminution considérable de la lumière dans le monde développé « au nom des animaux déroutés par la lueur céleste, des astronomes qui ne peuvent plus voir certaines parties du ciel nocturne ». Elle nous invite à nous poser la même question que Cyrille de Jérusalem : « Qu’y a-t-il de plus utile à la sagesse que la nuit ? ».
LE LIVRE
LE LIVRE

Eclatante. L’évolution de la lumière artificielle de Que la lumière (artificielle) soit !, Houghton Mifflin Harcourt

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