Rame, manchot !

En le gardant enchaîné la nuit, son propriétaire croyait prévenir toute tentative d’évasion. C’était mal connaître Samuel Long, jeune esclave noir dans la Virginie des années 1840. Pour se libérer, il se tranche une main d’un coup de hache et, comme il faut tout de même cautériser le moignon sanglant, il le plonge dans du goudron. Puis c’est la fuite vers le nord. Un fugitif à Walden raconte la rencontre entre ­Samuel et certains des plus grands noms des lettres américaines de l’époque – Thoreau, Emerson, Hawthorne –, qui forment alors un cercle de philosophes transcendantalistes. Quand Thoreau part vivre dans une cabane dans la forêt, expérience qui le rendra célèbre, Emerson confie à ­Samuel la mission de veiller sur lui. Une amitié se tisse peu à peu.
Écrit du point de vue du fugitif, le roman met à nu les contradictions d’intellectuels progressistes confrontés à un esclave de chair et d’os. « Dans un épisode remarquable, rapporte Benjamin Miller dans la Colo­rado Review, Thoreau, Hawthorne et Samuel Long remontent une rivière en barque. Au cœ...

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Un fugitif à Walden de Norman Lock

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