Les réfugiés et l’érection du Christ

« Politiciens italiens, ignorants du drame de tant d’êtres humains, lisez et relisez Erri de Luca », implore Darwin Pastorin dans le Huffington Post italien. Le dernier roman du poète napolitain Erri de Luca est, de l’avis unanime de la presse, un chef-d’œuvre, qui « étourdit et laisse sans voix ».

Le sculpteur taciturne au centre du récit doit réparer une statue du Christ crucifié qui avait à l’origine une légère érection (sa « nature exposée »), comme souvent  les corps masculins au moment de mourir. Dans ce village frontalier, par où transitent les réfugiés, c’est l’occasion de multiples discussions théologiques entre le sculpteur, le prêtre, le rabbin et l’ouvrier musulman algérien, dont, précise le site d’actualité culturelle Eroica Fenice, nous « entendons les voix, et seulement les voix ».

Dans le monde d’Erri de Luca, il n’y a jamais de place pour les longues descriptions. L’écrivain engagé préfère ­recueillir les témoignages des êtres humains, de ces migrants « dont les langues résonnent comme ...

LE LIVRE
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La nature exposée de Erri De Luca, Feltrinelli, 2016

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