Retour à Benghazi

En partant sur les traces de son père, emprisonné et assassiné par Kadhafi, l’écrivain libyen Hisham Matar livre le portrait d’un pays martyr.

 

Jaballa Matar était un intellectuel libyen, irréductible opposant de Kadhafi. Il eut la chance d’échapper avec sa famille au colonel et de s’établir au Caire – mais la malchance d’y être kidnappé en 1990 par la ­police de Moubarak et livré au dictateur. Bon nombre des hommes de la famille Matar, originaire de la région de Benghazi, sont allés rejoindre Jaballa dans l’affreuse prison d’Abou Salim à Tripoli. Jaballa lui-même y sera vraisemblablement tué le 29 juin 1996, en même temps que 1 270 autres prisonniers. Mais il n’existe aucune trace précise du sort qui lui a été réservé. Son fils Hisham, lui, a quitté la Libye enfant. Il a vécu au Caire « à la fois dans le luxe et l’insécurité », écrit Horatio Clare dans The Spectator, étudié (sous un faux nom) à Rome, Paris, Londres, est devenu écrivain… et britannique. Il a subi la double peine de l’exilé : l’absence et la culpabilité de l’absence. Après la chute de Kadhafi, il retourne enfin à Benghazi, sur les traces du fantôme de son père adulé, de sa propre enfance et de son être profond. Il en tire ...
LE LIVRE
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La Terre qui les sépare de Hisham Matar, Gallimard, 2017

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