Retour au Nigeria natal
Publié dans le magazine Books n° 44, juin 2013. Par Frank Bures.
Fille d’un opposant assassiné en 1995, Noo Saro-Wiwa a écrit le premier récit de voyage au Nigeria – ce pays natal qu’elle a quitté – en un siècle.
En Occident, le Nigeria jouit d’une réputation douteuse et pour l’essentiel imméritée : celle d’une patrie d’escrocs prêts à raconter n’importe quoi, dans leurs e-mails, pour faire main basse sur l’épargne de nos grands-mères (1). Sur le continent africain, ce n’est guère mieux : les Nigérians y sont craints et haïs par leurs voisins des pays plus petits et plus modestes, dépourvus de leur flamboyante audace. Ces sentiments passionnés s’expliquent notamment par le fait que le Nigeria est lui-même le théâtre de passions puissantes. Ses habitants, dit la sagesse populaire, ont tendance à être impertinents, bruyants et chaleureux (les Italiens de l’Afrique, en somme), et ils ont essaimé aux quatre coins du globe [lire Books, n° 25 « Comment peut-on être Africain en Chine ? »]. Cette vision exagérée de la psyché nigériane renvoie à cette réalité fondamentale : on a très peu écrit sur ce pays d’une façon honnête, à la fois non fictionnelle et subjective – et c’est bien pourquoi la publication ...
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