Rimbaud et les marionnettes de Charlestown

Surnommée Charlestown par le poète, Charleville-Mézières, la ville honnie de son enfance, accueille le plus grand festival de théâtre de marionnettes au monde. Une manière de renouer avec le célèbre « Je est un autre ».

  Comment donc Charleville-Mézières, ville natale d’Arthur Rimbaud, mais qualifiée par le poète de « supérieurement idiote entre les petites villes de province », est-elle devenue le centre international de l’art de la marionnette ? En plus de ses deux musées Rimbaud et de la médiathèque Voyelles (« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles / Je dirai quelque jour vos naissances latentes »), Charleville abrite le plus grand festival de théâtre de marionnettes au monde, l’Institut international de la marionnette, et une formation à temps plein, l’École nationale supérieure des arts de la marionnette (ESNAM). L’État français a, depuis quelques années, mis en place une politique visant à compenser la force d’attraction de Paris par la création de pôles artistiques régionaux, mais les liens entre Rimbaud et l’art de la marionnette vont bien au-delà de ce qui pourrait apparaître comme une aléatoire rencontre à Charleville. Si, comme l’écrit Jeremy Reeds dans Delirium: An interpretation of Arthur Rimbaud (1991), « le poète est toujours deux personnes », un marionnettiste est deux personnes au moins, et il en est souvent une ...
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Alain Recoing. La Marionnette ou “Je est un autre” de Rimbaud et les marionnettes de Charlestown, Themaa

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