Ils devaient reposer pour l’éternité avec les gisants du duc de Bourgogne Jean sans Peur (1371-1419) et son épouse. L’histoire en a décidé autrement, qui amena la Révolution jusque dans la chartreuse de Champmol, près de Dijon, où se trouvait le tombeau. Les pleurants bourguignons furent démontés et éparpillés. Ils ont fini par être réunis au musée des Beaux-Arts de Dijon qui, à l’occasion de sa restauration, les laisse voyager aux États-Unis. Elles ne sont pas nombreuses (une quarantaine), hautes de quelques dizaines de centimètres seulement, mais ces statuettes d’albâtre émerveillent les critiques d’art américain. Ken Johnson rapporte dans
The New York Times la description qu’en a faite l’historien néerlandais Johan Huizinga dans son ouvrage de référence,
L’Automne du Moyen Âge : « La plus profonde expression du deuil connue dans l’art, une marche funéraire gravée dans la pierre (1). » Parfaitement ciselées, ces sculptures témoignent de la puissance du duché aux XIVe et XVe siècles.
« Un petit triomphe que cette exposition », s’enthousiasme le ...