Si Keynes et Hayek étaient indiens…

… ils s’appelleraient Amartya Sen et Jagdish Bhagwati. La charge de ce dernier contre son célèbre confrère et prix Nobel d’économie rappelle un peu la querelle des monétaristes et des keynésiens. En cause ici, le rapport entre croissance et développement.

« On appelle parfois Amartya Sen “la Mère Teresa de l’économie”. N’insultons pas Mère Teresa : elle a fait beaucoup de bien à son petit niveau, alors qu’avec ses recommandations Sen a causé d’énormes dégâts [en Inde]. » Cette charge de l’économiste Jagdish Bhagwati dans le quotidien indien Mint n’est qu’un exemple des attaques, souvent à la limite de l’injure, qu’il a lancées des semaines durant contre le nouveau livre de son célèbre confrère : An Uncertain Glory, consacré à l’avenir économique de l’Inde. Comme Amartya Sen, Jagdish Bhagwati est un théoricien reconnu sur la scène mondiale, notamment pour ses travaux sur le commerce international ; comme lui, il enseigne dans une grande université américaine (Columbia) ; mais Bhagwati n’est pas prix Nobel d’économie. À ses yeux, An Uncertain Glory est la preuve de la duplicité de Sen, qu’il accuse, en substance, d’avancer masqué contre la croissance. Dans une lettre adressée à The Economist – l’hebdomadaire libéral auquel il entendait ainsi reprocher de soutenir le livre –, on peut lire ceci : « La vérité est que, ...
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Splendeur de l’Inde ? de Si Keynes et Hayek étaient indiens…, Flammarion

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