Simplifier la fiscalité ou mourir

« Vito Tanzi est connu pour être un faucon en matière fiscale, prévient Samuel Brittan dans le Financial Times. Cela signifie qu’il est hostile à la fois à un niveau élevé de dépenses publiques et au financement de l’économie par le déficit. » Après avoir examiné l’évolution sur le long terme des économies de plusieurs pays développés, il défend un point de vue libéral assez classique, estimant que « la réduction des inégalités de revenus ne peut être l’objectif principal d’une politique économique », aussi importante soit-elle…

« Vito Tanzi est connu pour être un faucon en matière fiscale, prévient Samuel Brittan dans le Financial Times. Cela signifie qu’il est hostile à la fois à un niveau élevé de dépenses publiques et au financement de l’économie par le déficit. » Après avoir examiné l’évolution sur le long terme des économies de plusieurs pays développés, il défend un point de vue libéral assez classique, estimant que « la réduction des inégalités de revenus ne peut être l’objectif principal d’une politique économique », aussi importante soit-elle. Néanmoins, Tanzi « ne croit en aucun cas que les marchés puissent se gouverner eux-mêmes » et « aimerait que les autorités politiques se focalisent moins sur l’augmentation de la dépense publique pour consacrer leurs efforts à une régulation plus forte et plus intelligente » de l’économie. Mais l’économiste ne se fait guère d’illusion et appelle à commencer par le commencement : la réforme du système fiscal américain. Tanzi est effaré par l’opacité d’un code des impôts qui compte 70 000 pages, que personne ne maîtrise vraiment, mais qui permet à certains secteurs ou certaines entreprises de bénéficier de millions de dollars d’avantages, en toute discrétion. L’organisation des économies modernes a atteint un tel degré de complexité, d’une manière générale, que le phénomène pourrait « avoir raison de notre civilisation », rapporte Brittan. Soit parce que les plus nantis en profiteront pour s’emparer de l’État. Soit parce que les populistes réussiront à exploiter la colère du peuple. « Nous n’avons que trop vu les signes de ce type d’évolution depuis la parution du livre », ajoute Brittan.

LE LIVRE
LE LIVRE

Le gouvernement contre les marchés, Cambridge University Press

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