Les enfants otages de l’industrie

« Il n’y a plus d’enfance ! » se lamentait-on dans les années 1980, au vu des horreurs que proposait chaque jour aux plus petits la télévision. Aujourd’hui, le cerveau des jeunes est intoxiqué par le marketing et les laboratoires pharmaceutiques. Et, probablement, par les produits de l’industrie chimique présents dans l’environnement.

Depuis le début des années 1980, des ouvrages sont venus régulièrement déplorer la condition des enfants dans le monde moderne. C’est le psychologue David Elkind qui a donné le coup d’envoi en 1981, avec un essai à grand retentissement, L’Enfant stressé : celui qui grandit trop vite et trop tôt (1). Il fut bientôt suivi de « La fin de l’enfance », de l’observateur critique respecté qu’est Neil Postman, et « Des enfants sans enfance », de Marie Winn (2). Même si les thèses défendues différaient en partie, les titres résument parfaitement la conviction commune à ces auteurs : l’enfance n’est plus ce qu’elle était ; privés de la bulle protectrice qui devrait être leur droit imprescriptible, les jeunes sont aujourd’hui propulsés dans le monde des adultes bien avant d’y être prêts. En clair, l’enfance est morte, victime dans une large mesure des médias, à commencer par la télévision, accusée d’exposer les gamins au sexe, à la violence, aux images de guerres et de catastrophes, et à tout ce que Postman appelait les « secrets du monde adulte ». Le débat prit ensuite ...
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L’enfance assiégée de Les enfants otages de l’industrie, Allen Lane Canada

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