Les fantômes du Tsunami

Possessions, apparitions, sentiment de malaise. Après le Tsunami de mars 2011, la société japonaise a aussi dû faire face à ses fantômes.

« Quand les sondages d’opinion demandent “à quel point êtes-vous croyant ?”, les Japonais se classent parmi les peuples les plus impies du monde. Il m’a fallu une catastrophe pour comprendre à quel point cette auto-évaluation était trompeuse. » Tel est le constat qui irrigue un article stupéfiant que Richard Lloyd Parry, le correspondant du Times à Tokyo, a consacré aux « fantômes du Tsunami »*.  Car le cataclysme de mars 2011 a provoqué dans le pays un bouleversement émotionnel qu’un esprit occidental peine à imaginer. Il y a les 18 000 morts, bien sûr, mais aussi la destruction d’innombrables autels des ancêtres, ces sanctuaires présents dans la plupart des foyers japonais. « Le tsunami a infligé une violence inouïe à la religion des ancêtres, la véritable foi du pays, écrit Parry. En même temps que les murs, les toits et les personnes, l’eau a emporté les autels familiaux, les tablettes mémorielles et les photographies. Les caveaux ont été arrachés et les os des défunts éparpillés. Les temples ont été anéantis, et avec eux les registres contenant les noms des ...

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