Sudhir Hazareesingh : « L’histoire de France reste un récit volontariste »

L’Hexagone est le pays d’Europe qui inspire le plus les historiens étrangers. Les legs de la Révolution, de l’Empire ou encore de l’affaire Dreyfus continuent de fasciner mais aussi de nourrir les mythes et les controverses où puisent les idéologies. Et ce dans le monde entier.

  Professeur de sciences politiques à Oxford, Sudhir Hazareesingh a récemment publié chez Gallimard Le Mythe gaullien (2010). Il a aussi publié La Légende de Napoléon (Tallandier, 2006) et « Traditions politiques de la France moderne » (1994, non traduit).   « Les morts vivent plus longtemps en France que partout ailleurs », avez-vous écrit. Que vous inspire l’exploitation du 600e anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc lors de la récente campagne présidentielle ? L’instrumenta­lisation des héros nationaux est un passe-temps favori des responsables politiques en France. Jeanne d’Arc a été cuisinée à toutes les sauces idéologiques, du nationalisme au communisme, en passant par le pétainisme, le catholicisme et le gaullisme. Cela étant, la ferveur historique des hommes publics est tombée. Pour plusieurs raisons : le déclin des grandes idéologies françaises, qui puisaient abondamment dans le passé ; la fragmentation de la mémoire nationale depuis la fin du XXe siècle ; et, surtout, l’inculture historique de la nouvelle génération. Pendant la présidentielle, à l’exception notable de Jean-Luc Mélenchon, l’absence de références au ...

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