Je t’aime, je te tue

Le christianisme continue d’imprégner notre rapport ambigu à la violence. Il explique même les excès des mouvements armés d’extrême gauche.

« C’est un livre remarquable », juge Warren Brown dans la Medie­val Review de l’université de l’Indiana. Quand Guerre sainte, martyre et terreur, de Philippe Buc, est paru aux États-Unis, en 2015, la presse universitaire lui a réservé un accueil plutôt chaleureux. « Dire que c’est érudit est un euphémisme », poursuivait Brown, précisant toutefois que les non-spécialistes risquaient d’être quelque peu déroutés. Buc est un cas intéressant d’universitaire transnational : il est français mais a effectué une bonne partie de ses études outre-Atlantique (il a même ­acquis la nationalité américaine) et enseigné un temps à Stanford. Son ouvrage avait d’abord été rédigé en anglais. Pour autant, Buc se veut l’héritier d’une tradition historique bien française : celle qui s’intéresse avant tout à la longue durée. Le voilà donc qui retrace rien de moins que l’évolution du concept de violence à travers les siècles. Son objectif : montrer l’influence centrale qu’a exercée le christianisme dans ce processus. Selon lui, notre rapport actuel à la violence, alors même que nous croyons vivre dans un ...
LE LIVRE
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Guerre sainte, martyre et terreur. Les formes chrétiennes de la violence en Occident de Philippe Buc, Gallimard, 2017

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