Tel est pris qui croyait prendre

Intelligence artificielle aidant, la tentation de la fraude a le vent en poupe dans le monde scientifique comme ailleurs. Antérieur aux opportunités offertes par l’IA, le cas évoqué ici est particulièrement éloquent. Il met en effet en cause deux chercheurs en éthique comportementale, Francesca Gino de Harvard et Dan Ariely de Duke, qui s’étaient spécialisés dans l’analyse des comportements malhonnêtes en matière de publication. En 2012 ils ont publié un article fondé sur des expériences censées avoir démontré qu’il existe un moyen simple (vraiment simple, à vrai dire) de réduire la propension à la malhonnêteté : mettre sa signature sur son texte avant de commencer à le rédiger. L’article a rencontré un énorme succès et assuré aux auteurs, déjà connus, une célébrité internationale : « Enthousiasmés, universitaires, hauts fonctionnaires et dirigeants d’entreprise se sont fébrilement emparés de cette idée simple », écrit dans Science Daniele Fanelli, chercheur en sciences sociales à l’université d’Édimbourg. Hélas, les expériences avaient été bidonnées. Il fallut l’obstination des limiers du blog Data Colada, spécialisés dans la détection de la fraude scientifique, pour dévoiler le pot aux roses. Démise de ses fonctions, Francesca Gino est en procès avec Harvard. 

LE LIVRE
LE LIVRE

Inside an Academic Scandal de Max H. Bazerman, MIT Press, 2025

Dans le magazine
BOOKS n°123

DOSSIER

Faut-il restituer l'art africain ?

Chemin de traverse

13 faits & idées à glaner dans ce numéro

Edito

Une idée iconoclaste

par Olivier Postel-Vinay

Bestsellers

L’homme qui faisait chanter les cellules

par Ekaterina Dvinina

Voir le sommaire