Tendre la main ou la joue : telle est la question
Qui n’a jamais été embarrassé à l’idée de saluer quelqu’un, ne sachant pas s’il vaut mieux lui serrer la main, lui tendre la joue, le prendre dans les bras ou se contenter d’un signe de tête ? Dans One Kiss or Two ? («Une ou deux bises ?»), l’historien et ancien diplomate britannique Andy Scott s’intéresse au rituel des salutations, en pointant son universalité et son évolution selon les époques.
En s’appuyant sur des études en anthropologie et en primatologie, l’auteur montre que les communautés d’êtres vivants ont toujours eu une manière instituée de se saluer. « En dépit de mutations, les salutations sont juste un moyen de réaffirmer nos liens, en signalant perpétuellement nos intentions les uns envers les autres », commente Fani Papageorgiou dans The Times Literary Supplement.
Andy Scott ne s’intéresse pas uniquement aux variations culturelles de cette coutume, à la célèbre accolade américaine, au baiser « esquimau » des Inuits, à l’inclinaison du buste à la japonaise ou à la bise pratiquée en France. Il retrace également l’évolution de la manière dont on se salue en Angleterre, parlant de véritable « inflation ». « Quand un signe de tête était autrefois suffisant, maintenant nous nous serrons la main ; quand nous nous serrions la main, à présent nous nous prenons dans les bras ; quand nous nous enlacions, nous ajoutons un baiser, et ainsi de suite », s’amuse l’historien.
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