Torture légitime

« Ceux qui ont accompli leur tâche ne seront pas poursuivis », assure le président Obama. L'usage de la torture à Abu Ghraib, à Guantanamo et dans les geôles de la CIA est souvent interprété comme le scandaleux dérapage d'un gouvernement inepte. La réalité est autre. Confrontés à certaines situations, les États démocratiques légitiment cette pratique au plus haut niveau. Les Français en Indochine puis en Algérie, les Anglais en Irlande du Nord, les Italiens contre les Brigades rouges, les Américains au Vietnam et ailleurs. Quand un État, d'ordinaire défenseur des droits de l'homme, juge que l'adversaire franchit les bornes de l'inacceptable, il résiste mal à la tentation de les franchir aussi. Ce faisant, ils e comporte comme un homme placé dans certaines situations. Des expériences menées depuis trente ans par des psychologues universitaires en témoignent: dans un environnement fortement modifié, sous la pression de l'autorité ou du groupe, on voit les individus - beaucoup d'entre eux, en tous cas - abandonner les règles qu'ils respectent dans la vie normale. De manière significative, quand un État démocratique choisit de torturer, les médecins eux-mêmes, mis à ...

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