Avec Baburao Bagul, grand nom de la littérature en marathi et décédé en 2008, « la réalité a fait brutalement irruption dans les livres », apprécie le politologue Aakash Singh Rathore dans l’hebdomadaire
Outlook India. Écrivain dalit (intouchable), Bagul évoque dans
When I Hid My Caste « la pénurie, la violence, les viols et autres humiliations subies par les basses castes », et ce « sans le moindre romantisme, de façon très explicite ». Aujourd’hui traduit en anglais, ce recueil de nouvelles avait, lors de sa parution en 1963, choqué une communauté littéraire d’expression marathi « dominée par les esthètes des hautes castes », poursuit le critique. D’autant que l’ouvrage casse l’image idyllique des campagnes indiennes si chère à Gandhi. Bagul, l’un des initiateurs du mouvement révolutionnaire des Panthères dalits dans les années 1970 (sur le modèle des Panthères noires aux États-Unis), montre dans ces dix nouvelles « des personnages qui se heurtent à l’ordre ancestral et se rebellent », souvent sans succès. Une vision littéraire « passionnante », note le chroniqueur, qui fait le lien avec les idées ...