Tsahal ébranlée par ses religieux

Refusant de participer à l’évacuation des colonies, les jeunes soldats religieux de l’armée israélienne multiplient les signes de désobéissance. Une partie de la société les soutient ouvertement, l’autre s’inquiète : dans un pays où les religieux ont massivement investi la carrière militaire délaissée par les laïcs, on s’interroge sur les risques que fait peser cette insoumission sur l’État.

Un soir d’octobre 2009, plusieurs centaines de nouvelles recrues du bataillon Shimshon emplissaient l’esplanade du mur des Lamentations, à Jérusalem. En ce lieu habituellement noir de fidèles en prière, les soldats étaient rassemblés pour prêter serment à l’armée israélienne, entourés de parents et d’admirateurs qui les photographiaient ou filmaient l’événement. L’une de ces vidéos fera bientôt parler d’elle, pour avoir saisi l’instant où, au lieu de réciter fièrement le serment de loyauté qui marque traditionnellement l’apogée des cérémonies d’incorporation en Israël, deux recrues déroulèrent une banderole laissant planer le doute sur la nature de leur allégeance : « Shimshon n’évacue pas Homesh. » Homesh est une colonie dont l’existence est peut-être complètement sortie de l’esprit de certains Israéliens, et pour cause : officiellement parlant, elle n’existe plus. Située sur une colline escarpée à quelques kilomètres au nord-ouest de Naplouse, cette implantation lointaine et chichement peuplée fut l’une des quatre colonies de Cisjordanie dont Israël se retira en 2005, en lien avec le plan de retrait de ...
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Israël et son armée. De la cohésion à la confusion de Tsahal ébranlée par ses religieux, Routledge

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