Tuer le maximum de « Fritz »

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée soviétique eut recours à des tireuses d’élite. Leur mémoire fut occultée après 1945.

Elles s’appelaient Doussia, Klava, Katia, Valia, Anya, Valia, Taïa… À peine ­sorties de l’adolescence, enrôlées par milliers dans l’Armée rouge à partir de 1943 – l’année où les Soviétiques subirent leurs plus grosses pertes pendant la ­Seconde Guerre mondiale –, elles avaient pour seule consigne de tuer le maximum de « Fritz » à l’aide de leur fusil de précision ­Mosin-­Nagant à cinq coups. « Dès que tu vois un Allemand, tu le butes », précise l’un de leurs officiers. Ce sont les tireuses d’élite de ­l’Armée rouge, ces « anges de la vengeance » auxquelles l’essayiste russe Liouba Vinogradova a consacré un ­ouvrage très docu­menté, fruit de plusieurs années de recher­ches dans les archives et d’entretiens avec les survivantes de cette épopée, dont certaines sont aujourd’hui âgées de plus de 80 ans. « Pour la plupart d’entre elles, c’était la première et la dernière fois qu’elles racontaient leur expé­rience », affirme l’auteure dans un entretien à la radio Écho de Moscou. Et c’est ce qui frappe dans le ­destin exceptionnel de ces « filles du peuple » au ­départ si ­ordinaires : ...
LE LIVRE
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Les Tireuses d’élite de l’Armée rouge de Liouba Vinogradova, Éditions Héloïse d’Ormesson, 2018

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