Un esclave à la Maison-Blanche
Publié dans le magazine Books n° 38, décembre 2012. Par Jonathan Yardley.
Paul Jennings était l’un des nombreux Noirs au service de James Madison, quatrième président des États-Unis, esprit éclairé et esclavagiste bon teint. De la servitude à la liberté, une étonnante destinée.
Durant huit ans, à compter de l’accession de James Madison à la présidence des États-Unis en mars 1809, un esclave noir américain du nom de Paul Jennings vécut et travailla à la Maison-Blanche. Au moment où il commença à servir comme valet, il avait environ 10 ans (on ignore sa date de naissance exacte). Il avait pour mission de « porter des messages, servir à table lors des dîners, assister le voiturier, et remplir d’autres tâches » que lui confiait le portier. L’une des nièces de Dolley Madison [l’épouse de James, NdlR] décrit Jennings comme un « très beau garçon mulâtre, l’un des pages favoris de Mme Madison ».
Il suivit la famille à la Maison-Blanche, laissant derrière lui Montpelier, la plantation de Virginie qui l’avait vu naître en 1799. Sa mère, elle-même « esclave des Madison, était d’origine à la fois indienne et noire ; son père était un commerçant blanc du nom de Benjamin (ou William) Jennings ». On ne sait rien, à part cela, du rôle que ce père a pu jouer dans sa vie, si ce n’est lui transmettre son nom. Conformément aux rè...
Cet article est réservé aux abonnés de Books
Je m'abonne, à partir de 4€ par mois
Déjà abonné ?
Je me connecte