Un si délicieux narcotique

La musique n’a jamais été aussi présente. Y compris et surtout sous les formes dégradées de la musique d’ambiance. On peut y voir un formidable stimulant. Ou, au contraire, un puissant somnifère social.

«Sans la musique d’ascenseur, le monde serait bien plus sinistre que ses détracteurs ne pourront jamais l’imaginer. » Cette phrase est de Joseph Lanza, l’auteur d’Elevator Music. Pendant des siècles, l’homme n’a eu accès à la musique qu’en en jouant lui-même ou quand d’autres jouaient en sa présence. À présent, la musique retentit à volonté sur les chaînes hi-fi ou dans les Walkmans. Et elle est partout : dans les restaurants, les aéroports, les gares, les salles d’attente d’hôpitaux et même les ascenseurs. D’où des rencontres parfois curieuses : les arias bouleversantes de La Traviata peuvent accompagner une séance douloureuse chez le dentiste, les premières notes de la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak vous faire patienter au téléphone… Mais cette omniprésence embellit-elle vraiment le monde ? Lanza défend la musique d’ambiance et ses effets bienfaisants. Son ouvrage décrit les activités de la Muzak Corporation, société américaine fondée en 1934, qui a connu un succès fulgurant en diffusant de la musique « facile », principalement dans les ascenseurs des gratte-ciel. ...
LE LIVRE
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La musique d’ascenseur. Une histoire surréaliste de Muzak, des musiques faciles et autres musiques d’ambiance de Un si délicieux narcotique, Quartet

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