Une catastrophe annoncée

La « bombe » démographique a fait long feu. Le taux mondial de fécondité ne cesse de baisser et le moment approche où il passera au-dessous du niveau nécessaire au remplacement des générations. C’est déjà le cas en Europe, en Amérique du Nord et au Japon, mais aussi en Chine et dans l’ensemble des pays d’Asie orientale. La planète va bientôt manquer d’enfants.

Voici cinquante ans, personne n’aurait osé le contester : l’humanité était à la veille de l’explosion de « la bombe P », pour reprendre le titre que Paul Ehrlich, professeur de biologie à Stanford, avait donné à son livre sur la pression démographique (1). Le monde, pensait-on, serait submergé par les bouches à nourrir. « La bataille pour alimenter l’humanité entière est perdue », clamait un Ehrlich bardé de certitudes. « Dans les années 1970 […] des centaines de millions de personnes mourront de faim malgré tous les programmes fracassants dans lesquels nous sommes embarqués. Il est trop tard ; rien ne peut empêcher une augmentation substantielle de la mortalité. »

Comme le remarque Jonathan Last dans son livre, Ehrlich était tellement loin de la réalité qu’on se demande comment quiconque a pu prendre au sérieux son néomalthusianisme. Le monde n’a pas connu de famine massive. Et celles qui se sont produites étaient d’origine politique, non agricole. « Ce ...

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À quoi s’attendre quand personne n’attend d’enfant de Une catastrophe annoncée, Encounter Books

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